Libre à vous de partager

Introduction

Aujourd’hui, le billet sera un peu différent. J’ambitionne de vous raconter ma rencontre avec GNU/Linux ou comment je suis tombé dedans comme dirait Panoramix en parlant d’Obélix.

C’est une histoire qui a plus de 20 ans maintenant. Elle remonte à une époque où l’ADSL n’existait pas. Les connexions se faisaient avec les bons vieux MoDem V 90 qui atteignaient la vitesse faramineuse des 56 kbps. Une époque où télécharger une image de 50 ko prenait plusieurs minutes. Les vidéos ne pesaient que quelques MO étaient d’une qualité toutefois très relative. Les graveurs CD-ROM atteignaient la très grande vitesse de x5. Les disques durs ne faisaient que quelques dizaines de gigaoctets. Et les disquettes étaient le seul moyen de déplacer un fichier modifiable d’un pc à l’autre, sauf si tu avais un lecteur zip. La clé USB n’existait pas encore.

Nous étions en l’an 2000, j’avais 18 ans et Linux en avait six.

Ma rencontre

Ayant eu mon bac, je suis entré à la fac en maths physiques et informatiques. Grâce à ma grand-mère, j’ai pu acheter mon premier ordinateur : un Pentium trois à 733 MHz avec 128 MO de RAM et 12 gigaoctets de disque dur. Ce bolide était équipé d’un graveur lecteur CD. Il était fourni avec Windows 98. Le passage à Windows millénium fut une véritable catastrophe. Plus lent que le Windows 98, moins stable, surtout au début. J’arrivais difficilement à faire les devoirs qui devaient être faits sur ordinateur. Un comble quand vous êtes en spécialité informatique à l’université.

En discutant avec l’un des étudiants, celui-ci me montre un système GNU/Linux dans une distribution qui aujourd’hui a disparu et qui s’appelait MandrakeLinux. Rapidement conquis par son discours, je décide d’acheter les CD d’installation de la distribution. De tête, il y avait une douzaine de CD-ROM. Mais l’installation fut beaucoup plus complexe que ce que m’avait dit mon camarade. Malgré de nombreuses heures de recherche, nous n’avons jamais réussi à faire fonctionner le son de ma machine. Un problème de compatibilité matérielle qui venait de mettre un terme à ma première expérience sous GNU/Linux. Mon collègue m’avait conseillé sa distribution en raison d’un des meilleurs supports matériels disponibles en français.

L’arrivée de Windows XP me fit mettre au placard cette distribution. GNU/Linux n’était pas parvenu à me convaincre. Et je n’étais pas prêt à retenter l’expérience.

Ayant quitté la faculté, je m’engage dans la marine nationale et je découvre GNU/Linux côté serveur avec les distributions Debian et Red Hat. Formé aux lignes de commande, je découvre un système serveur stable et robuste. Un de mes collègues qui utilise une Debian en version bureau, tente de me convaincre de réessayer avec Debian.

Ayant changé de PC, j’ai maintenant un disque dur beaucoup plus gros et finalement je le laisse installer Debian en double démarrage. Cette fois-ci le son fonctionne mais c’est la carte graphique NVIDIA qui n’est pas reconnue correctement. Si pour une utilisation bureautique le pilote libre est suffisant, il montre rapidement ses limites sur la vidéo. De mon point de vue c’est un nouvel échec, cependant je garde le système installé et commence à l’utiliser notamment pour la bureautique. Mais il faut avouer que je passe beaucoup plus de temps sur Windows que sous GNU/Linux.

En 2006, mon collègue me parle d’une nouvelle distribution qui semble prometteuse et qui se nomme Ubuntu. Je décide de tester la version KDE. Première installation Kubuntu 6.06. Je suis impressionné. Sans aucune configuration de ma part, le système fonctionne bien mieux que sous Vista ou Debian. Après avoir installé les pilotes propriétaires proposés par le gestionnaire de périphériques, l’accélération matérielle 3D fonctionne. Les vidéos passent parfaitement. Alors que j’avais des problèmes de détection de ma caméra DV sous Vista, l’acquisition se fait sans aucun problème sous Linux. Je décide alors de migrer progressivement sous GNU/Linux.

Rencontre GNU/Linux Ubuntu

Les années passent, je continue à faire de l’administration serveur sous GNU/Linux mais aussi à utiliser de plus en plus souvent mon Kubuntu.

Nouveau changement de matériel, ce dernier est équipé de Windows Seven. Je remets immédiatement une Kubuntu en double démarrage. Mais à nouveau quelques petits problèmes de compatibilité apparaissent. La prise en charge matérielle à l’époque n’était pas aussi bonne qu’aujourd’hui. Pendant près d’un an je délaisse globalement Ubuntu au profit de Windows. Le remplacement de ma caméra DV par une caméra full HD me fit réduire encore plus l’utilisation de GNU/Linux. Je continue pourtant à faire les mises à jour GNU/Linux et a travaillé dessus.

C’est l’utilisation du logiciel 3D Blender beaucoup plus efficace sous GNU/Linux que sous Windows à l’époque qui va me faire définitivement basculer sous GNU/Linux pour une utilisation bureautique. Les nouvelles versions se suivent et les problèmes de compatibilité disparaissent les uns après les autres. Voir même sur la vidéo, les logiciels de montage fonctionnent mieux que sous Windows. À part pour les jeux vidéo et pour quelques autres programmes dont je n’ai toujours pas trouvé de remplaçant dans le monde GNU/Linux, je n’utilise plus Windows.

L’avancée technologique me permettant de virtualiser un Windows dans une machine virtuelle hébergée sous GNU/Linux, je n’utilise le double démarrage que pour les jeux vidéo. Au début cette virtualisation se fait via un VMware Player. Mais les limitations imposées ainsi que les instabilités qui apparaissaient régulièrement après les mises à jour majeur d’Ubuntu m’ont fait m’intéresser à KVM. Finalement je réinstalle un nouveau Windows 10 sur une VM propulsée par un KVM.

Aujourd’hui mon temps sous GNU/Linux représente 95 % de mon activité personnelle.

Que fais-je sous GNU/Linux ?

Entièrement sous KDE, je fais de tout avec mon GNU/Linux :

Ordinateur sous Kubuntu

À part pour les jeux vidéo et Dragon Naturally Speaking qui nécessite encore Windows, je n’utilise plus ce dernier.

Qu’est-ce que Linux a apporté à ma vie ?

Ma rencontre avec GNU/Linux et plus généralement du monde libre était une découverte progressive d’une autre façon d’aborder l’informatique. Proche de nombreuses valeurs qui sont les miennes telles que l’entraide et le partage, cela fut plutôt une continuité dans la façon de percevoir le monde mais aussi de le vivre. Je pense que c’est d’ailleurs pour ça que malgré les différentes difficultés mais aussi des échecs, j’ai continué à m’y intéresser.

Bien que je ne participe pas réellement au développement des logiciels, je fais beaucoup d’aide auprès des personnes que je connais sur des logiciels du monde libre. De même je participe à la rédaction de la documentation francophone d’Ubuntu.

Conclusion

Aujourd’hui, je ne peux plus me passer de GNU/Linux et des logiciels libres. La majorité de mon activité est faite dans cet univers. Et c’est cette passion pour cet univers que je souhaite vous faire découvrir en vous montrant comment vous pouvez obtenir la même qualité de service que les logiciels propriétaires tout en bénéficiant des grandes forces du monde libre.

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